Agriculture : quelles sont les différentes méthodes de travail du sol ?

Agriculture

Publié le : 03 mai 20216 mins de lecture

Le travail des sols agricoles requiert un ensemble de méthodes et techniques pour favoriser la germination et la croissance des cultures. Qu’elles soient antiques ou modernes, elles concourent au même objectif : améliorer la productivité agricole. Découvrons ensemble ces procédés qui favorisent la production des denrées alimentaires dont a tant besoin le monde.

Le labour, un classique de l’agriculture

Le labour est sans doute la technique de travail du sol la plus ancienne. Appliqué en agriculture depuis l’antiquité, il a su résister à la concurrence des méthodes contemporaines. Aujourd’hui encore, nombreux sont les agriculteurs qui l’utilisent pour travailler leurs terres. Généralement effectué à l’aide d’une charrue, le labour consiste à ouvrir la couche arable du sol et la retourner avant d’y mettre des semences. Le matériel agricole que requiert cette technique est de plus en plus motorisé. Désormais, le tracteur remplace, les animaux (bœuf, cheval, chameaux…), tandis que l’araire jadis utilisée dans l’antiquité, a été détrônée par des charrues perfectionnées. Certes, cela requiert plus de matériel d’entretien agricole, mais les rendements obtenus sont meilleurs.

Bien que souvent décrié pour ses conséquences néfastes sur l’environnement, le labour comporte de nombreux avantages structuraux. Le plus important de tous est son action sur les colloïdes argilo-humiques et les sels minéraux qu’il fait remonter à la surface, améliorant ainsi la perméabilité du sol, et ralentissant l’épuisement des ressources minérales. Sur le plan biologique, le labour inhibe l’expansion des mauvaises herbes au printemps, permettant ainsi aux cultures de mieux s’épanouir. Il favorise la prolifération des vers de terre « mangeurs de terres », favorables au bien-être des plantes.

Le pseudo-labour

Le pseudo-labour est une méthode de travail du sol mise sur pied pour remplacer le labour classique à la charrue. Elle consiste à mélanger la terre d’origine avec des engrais de fonds et des résidus de culture, à l’aide d’instruments aratoires (herse ou scarificateur) et ce, sans retournement.
L’objectif est d’ameublir les 15 à 30 premiers centimètres du sol pour mieux préserver la biodiversité, optimiser le temps de travail, et obtenir de meilleurs produits agricoles. En effet, grâce au pseudo-labour, l’agriculteur économise plus d’énergie que lors du labour. Parallèlement, le nombre de galeries de vers de terre qu’il génère est deux fois plus élevé qu’en labour, et trois fois plus élevé qu’en semi-direct et en Horsch. On distingue trois types de pseudo-labour :

  • le pseudo-labour superficiel : la terre est travaillée sur 5 à 8 cm de profondeur, à l’aide d’outils agricoles à dents ou à disques ;
  • Le pseudo-labour moyen : la terre est cultivée sur 10 à 15 centimètres de profondeur ;
  • Le pseudo-labour profond : le sol est labouré à l’aide d’un décompacteur (charrue-chisel par exemple), à une profondeur de 25 à 30 cm.

Le travail superficiel

Le travail superficiel du sol comporte de nombreuses similitudes avec le pseudo-labour. Ce qui les différencie le plus c’est la profondeur à laquelle le sol est creusé (5 à 15 cm). Cette méthode ne requiert pas le retournement du sol, les résidus de culture sont mélangés en laissant parfois une partie en surface pour limiter l’érosion.

Le décompactage

Le décompactage est une technique culturale exécutée à une profondeur de 15 à 30 cm, mais sans retournement de la terre. Ici, il est question de fragmenter suffisamment le sol, sans toutefois provoquer des bourrages, ni perturber le nivellement de la surface travaillée. Contrairement au pseudo-labour, cette technique n’est pas appliquée de manière systématique sur toute la superficie à cultiver. Elle est préconisée en fonction de l’état de chaque parcelle. L’objectif est d’ameublir la zone travaillée à travers la destruction des volumes de sol compactés lors des travaux précédents (notamment lors des récoltes), afin de maintenir la matière organique à la surface. Pour ce faire, le décompactage doit être effectué sans retournement ni enfouissement.

Le semis-direct

Le semis-direct est une technique de travail du sol en sub-surface. Contrairement au pseudo-labour et au décompactage, la terre n’est pas travaillée en profondeur, ni de manière homogène. Ici, seule la ligne de semis est remuée pour favoriser l’ensemencement. Le principal avantage de cette technique est qu’elle favorise le positionnement et l’épanouissement des semences. Parallèlement, elle permet d’économiser l’énergie fossile utilisée lors de la culture. En effet, le semis-direct nécessite 6 litres de fuel pour 3000 tonnes de terre retournée à l’hectare, alors que le labour consomme 50 litres pour le même rendement.

Le strip-till

Variante du semis-direct, le strip-till consiste à travailler la terre sur des bandes de 15 à 25 cm de profondeur. Les parties non travaillées parallèles aux cultures (inter-rang) sont couvertes par des résidus végétaux en surface. Cette technique favorise l’écoulement de l’eau vers les racines des cultures, augmentant ainsi l’apport en substances nutritives (celles que contient l’eau apportée).

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